UN CANADIEN ERRANT
(Écrite en 1842 par Antoine Gérin-Lajoie après la Rébellion du Bas-Canada de 1837-38, lors de laquelle certains des rebelles ont été condamnés à mort et d’autres ont été exilés aux États-Unis et en Australie)
Un Canadien errant
Banni de ses foyers,
Un Canadien errant
Banni de ses foyers,
Parcourait en pleurant
Des pays étrangers.
Parcourait en pleurant
Des pays étrangers.
Un jour, triste et pensif,
Assis au bord des flots,
Un jour, triste et pensif,
Assis au bord des flots,
Au courant fugitif
Il adressa ces mots:
Au courant fugitif
Il adressa ces mots:
Si tu vois mon pays,
Mon pays malheureux,
Si tu vois mon pays,
Mon pays malheureux,
Va dire a mes amis
Que je me souviens d'eux.
Va dire a mes amis
Que je me souviens d'eux.
Non, mais en expirant,
Ô mon cher Canada !
Non, mais en expirant,
Ô mon cher Canada !
Mon regard languissant
Vers toi se portera...
Mon regard languissant
Vers toi se portera...
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